Du 13 novembre 2021 au 13 février 2022

Les paysages de l'âme

L'exposition Les paysages de l'âme, inédite en France, présente les œuvres de onze artistes originaires de Chine et de Taïwan, réalisées entre les années 1960 et aujourd’hui.

Les paysages de l'âme

Ces peintres nous plongent dans l’âme de la nature, source de beauté et de spiritualité, et dans la relation qu’ils entretiennent avec elle à travers un langage visuel qui leur est propre. Opérant une fusion entre la philosophie et la pensée esthétique chinoises qui célèbrent « la contemplation du monde au-delà des apparences » et l’abstraction occidentale, ils nous invitent à un voyage spirituel où l’homme et la nature entrent en communion.

L'exposition en quelques lignes

Les paysages de l’âme est une exposition inédite en France, produite par le musée départemental des arts asiatiques à Nice, en partenariat avec la galerie Sabine Vazieux (Paris), la Fondation Chu Teh-Chun (Genève) et la galerie Paris-Beijing (Paris). Elle présente les œuvres d’artistes chinois et taïwanais réalisées depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, représentatives de l’évolution de la peinture chinoise de paysage, influencées par l’abstraction tout en restant ancrées dans la pensée esthétique et certaines techniques traditionnelles.

25 œuvres, 11 artistes, 60 ans de peinture chinoise, un catalogue d'exposition inédit, 3 partenaires

Le concept de paysage traditionnel chinois

Fong Chung-Ray - Sans titre - Image en taille réelle, .JPG 716Ko (fenêtre modale)Fong Chung-Ray, Sans titre, 1982, acrylique et huile sur toile, 106 x 166cm© Luc Pâris

En Chine, dans la tradition picturale du paysage (shanshui) apparue dès le quatrième siècle de notre ère, l'artiste ne cherche pas à transposer la nature par une représentation formelle, mais " transcende le désir d'une forme trop définitivement cernée et perçoit sa création comme partie prenante de l'œuvre continue de la Création " (François Cheng). Il opère une métamorphose du monde, des montagnes, de l'eau et du ciel.

Ainsi, dans la grande tradition paysagiste des Song du Nord (960-1127), l'apparence formelle des choses se doit de disparaître pour en laisser s'exhaler l'essence et le souffle spirituel. Quant aux philosophies taoïste et bouddhiste, elles prônent la simplicité dans la représentation par l'utilisation d'un minimum de couleurs et de formes, la spontanéité du geste et l'" élan ", notion fondamentale dans la calligraphie cursive dont procède la peinture de paysage.

Le terme chinois shanshui signifie littéralement " Montagne et Eau ", la montagne (et le ciel) correspondant au principe yang, l'eau (et la terre) au principe yin. Le peintre de paysage cherche à évoquer dans son œuvre le souffle créateur et organisateur du " vide médian ", espace intermédiaire soumis à un mouvement perpétuel, au sein duquel montagne et eau se mélangent sans fin - l'eau devient montagne et la montagne se transforme en eau, selon un processus permanent. Dès lors, la représentation se détache du visible pour faire apparaître l'intangible et laisser place aux éléments spirituels que sont le souffle et l'énergie.

Le renouvellement de la peinture chinoise à Taïwan et en Occident

Chuang Che - The Great Rule - Image en taille réelle, .JPG 878Ko (fenêtre modale)Chuang Che, The Great Rule, 1989, huile et acrylique sur toile, 133 x 175 cm© Luc Pâris

À la fin des années 1940, alors que la Chine est meurtrie par l’invasion japonaise et les guerres civiles, plus d’un million de Chinois quittent leur famille et leur pays, avec comme seul bagage leur identité culturelle. C’est dans ce contexte que Zao Wou-Ki quitte Shanghai pour Paris en 1947, que Chu Teh-Chun, Chuang Che, Hu Chi-Chung et Fong Chung-Ray s’installent à Taïwan en 1949-1950. Ils découvrent l’impressionnisme et surtout l’abstraction qui domine la scène artistique occidentale de l’époque, et assimilent rapidement ce nouveau style pictural qui devient un terreau propice à l’expression de leurs racines profondes. Par le prisme de l’abstraction, ils se libèrent du tangible pour atteindre l’invisible.

À Taïwan, tandis que le régime politique de Tchang Kaï-chek cherche à faire perdurer la tradition chinoise, de jeunes artistes peintres et des professeurs prennent le contrepied de ce conservatisme. De nouvelles écoles d’art se créent, et deux mouvements avant-gardistes voient le jour : le groupe Ton Fan en 1956, fondé par huit élèves de Lee Chun-Shan, et le groupe Wuyue (autrement dénommé Fifth Moon), dont certains des membres ont suivi l’enseignement de Chu Teh-Chun. Les premières expositions de leurs oeuvres voient le jour à l’étranger. Dans les années 1960, bon nombre d’entre eux voyagent en Europe et aux États-Unis, notamment grâce aux bourses d’étude de la Fondation Rockefeller, voire s’y installent, à l’instar de Wucius Wong.

Les peintres chinois d’avant-guerre en voyage d’étude à Paris ou en Europe puisaient leur inspiration dans la peinture réaliste du XIXe siècle européen ; désormais, c’est l’expressionnisme abstrait qui fascine les artistes. Il fait écho à la pensée esthétique chinoise en ce qu’il s’inspire de la nature et recherche l’équilibre des pleins et des vides, la libération du trait et la spontanéité de la gestuelle. 

En Chine continentale : Du sommeil à la Renaissance

- Image en taille réelle, .JPG 2,89Mo (fenêtre modale)Li Chevalier, La nuit transfigurée (Hommage à Schoenberg), 2007, encre de Chine et techniques mixtes sur toile, 150 x 150 cm

Après la défaite du Kuomintang et la prise du pouvoir par Mao Zedong en 1949, la Chine continentale s’enferme dans l’art réaliste socialiste de propagande. La Révolution culturelle, qui débute en 1966, accélère le processus d’abolition de la culture traditionnelle. Durant ces trente années, la liberté artistique est fortement restreinte ; la plupart des références à la peinture traditionnelle chinoise et à la peinture occidentale sont bannies.

Au début des années 1980, dans un contexte politique d’ouverture, les prémices d’une émancipation artistique voient le jour. Une nouvelle génération d’artistes se réapproprie la technique de l’encre et puise son inspiration dans la nature. Li Chevalier et Zheng Chongbin pratiquent « l’encre expérimentale » ; la première recourt à des techniques mixtes (mélange de matériaux à l’encre, collages sur toile), le second à des installations vidéo. Les peintures de Rao Fu s’inscrivent dans la mouvance de l’expressionnisme figuratif allemand, mais sa conception de l’acte de peindre rejoint la tradition chinoise en ce qu’il privilégie dans ses paysages les plans multiples et les jeux de perspective. Yang Yongliang reprend les formats et les traits des peintures traditionnelles pour retranscrire, dans un langage moderne et sur des supports numériques, une nature urbanisée et industrialisée à outrance.

Ces paysages, héritiers des techniques traditionnelles revisitées et de la philosophie chinoise, deviennent les reflets de l’âme de l’artiste et de celui qui les contemple. À l’instar des peintres lettrés, les artistes dépassent ainsi la simple représentation de la nature pour parler de leurs émotions profondes, et engendrent « un espace médiumnique où l’homme rejoint le courant vital ; plus qu’un objet à regarder, un tableau est à vivre. » (François Cheng)

Les artistes

ZAO WOU-KI

Zao Wou-Ki - Image en taille réelle, .JPG 0,96Mo (fenêtre modale)09.04.92 – 07.06.93, 1992-1993, huile sur toile, 114 x 146 cm© Adagp, Paris, 2021. Avec l’aimable autorisation d’Hervé Courtaigne et de Patrice Bouvier

(1920, Pékin - 2013, Nyon)

Zao Wou-Ki, issu d’une famille aristocratique de lettrés par son grand-père paternel, est admis à l’âge de 15 ans à l’Académie des Beaux-Arts de Chine à Hangzhou, où il découvre l’art occidental et l’apprentissage du dessin et de la peinture. Il participe en 1945 à la première manifestation d’art moderne chinois à Chongqing. En 1948, il s’installe à Paris et se lie à des artistes abstraits (Pierre Soulages, Hans Hartung, Alfred Manessier) et au poète et peintre Henri Michaux. Ce dernier l’incite vingt ans plus tard à revenir à la technique traditionnelle de l’encre. En 1957, il entame un long voyage qui le mène des États-Unis au Japon, puis il séjourne à Hong Kong six mois avant de revenir à Paris.

Marqué par l’univers poétique de Paul Klee, il peint tout d’abord sur des fonds fluides et lumineux des idéogrammes imaginaires. Vers la fin des années 1950, les signes s’effacent peu à peu, laissant s’épanouir sur la toile de nouvelles couleurs enrichies de lumière et de subtiles transparences, afin de représenter le « souffle de la vie ».

CHU TEH-CHUN

Chu Teh Chun - Chant de joie - Image en taille réelle, .JPG 1,17Mo (fenêtre modale)Chu Teh Chun, Chant de joie, 2006, huile sur toile, 130 x 195 cm© Adagp, Paris, 2021. Avec l’aimable autorisation de la Fondation Chu Teh-Chun

(1920, Baitou Zhen – 2014, Paris)

Issu d’une famille de notables lettrés, Chu Teh-Chun est formé à la calligraphie dès son plus jeune âge. Durant ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Chine à Hangzhou, il découvre la peinture à l’huile, l’impressionnisme et l’oeuvre de Cézanne. En 1949, il s’installe à Taipei où il enseigne l’art européen à l’Université normale provinciale de Taïwan. En 1951, il participe à la première exposition de peinture influencée par l’art occidental à Taipei. À l’issue d’un long voyage entrepris dès 1955, de l’Asie du Sud-Est à l’Europe en passant par l’Égypte, il trouve dans la peinture abstraite parisienne une nouvelle écriture et réfléchit au concept de nonfiguration.

La nature est omniprésente dans ses oeuvres, tour à tour grandiose ou traduite dans toute sa modestie ; une nature cosmique, dans laquelle les éléments s’entremêlent. La lumière jaillit de la fusion des couleurs et de la turbulence du geste.

HU CHI-CHUNG

Hu Chi-Chung - Sans titre - Image en taille réelle, .JPG 746Ko (fenêtre modale)Sans titre, 1969, huile sur sable sur toile, 80 x 116,5 cm© Luc Pâris

(1927, Song Yan Cun – 2012, Los Angeles)

Hu Chi-Chung (Hu Qizhong), issu d’une famille modeste, affirme très tôt sa vocation pour l’art en s’exerçant sur le sable, faute de papier. Il quitte son village de montagne à l’âge de 13 ans. En 1948, il rejoint Shanghai, puis s’installe à Taïwan en 1950, où il commence à peindre de façon régulière. En 1954, il découvre à San Francisco les impressionnistes et l’oeuvre de Willem de Kooning qui le conduisent sur le chemin de l’abstraction. En 1956, il fonde avec son ami Fong Chung-Ray la Four Seas Artists Association, puis rejoint le groupe Wuyue en 1961. Il expérimente différentes techniques, notamment en intégrant du sable dans ses huiles. En 1967, il est exposé à Pittsburgh aux côtés d’artistes tels que Zao Wou-Ki, Chuang Che, Chu Teh-Chun et Richard Lin.

Son art à la frontière de l’abstraction, mêlant couleurs flamboyantes, disques solaires et formes terrestres, livre des paysages oniriques empreints de vitalité et d’allégresse.

FONG CHUNG-RAY

Fong Chung-Ray - Composition - Image en taille réelle, .JPG 381Ko (fenêtre modale)Composition, 1965, encre sur papier, 119 x 54 cm © Luc Pâris

(Né en 1933 à Nanyang)

Fong Chung-Ray, installé à Taïwan en 1949, découvre l’art occidental abstrait par la lecture de livres et de revues de la bibliothèque américaine de Taipei. Il fonde en 1958 la Four Seas Artists Association avec Hu Chi-Chung et, comme lui, mène des expérimentations techniques. Il devient membre du groupe Wuyue en 1961 et participe à de nombreuses expositions. En 1963, il abandonne l’huile et revient aux techniques traditionnelles de l’encre. Les encres abstraites de cette période mêlent couleurs subtiles, gestes vigoureux, aplats mouillés et poésie.

Après avoir voyagé en Europe et aux États-Unis pendant quatre ans, il s’installe définitivement à San Francisco en 1975 et commence à peindre à l’acrylique. Il se tourne progressivement vers la spiritualité bouddhiste et approfondit la notion de temporalité : les effets du temps sur la matière, les techniques de collage et d’empreinte se trouvent dès lors au cœur de sa démarche artistique.

CHUANG CHE

Chuang Che - The Great Rule - Image en taille réelle, .JPG 1,36Mo (fenêtre modale)Dream Cycle 3, 2010, huile et acrylique sur toile, 168 x 168 cm© Luc Pâris

(Né en 1934 à Pékin)

Né dans une famille de lettrés, formé aux Beaux-Arts à Taïwan, Chuang Che rejoint en 1958 le groupe Wuyue. En 1968, il visite l’Europe et rencontre Zao Wou-ki, avec qui il entretient une correspondance depuis plus de dix ans au sujet de l’abstraction. En 1973, il s’installe définitivement dans le Michigan, séduit par l’étendue des terres et les variations de saisons.

La beauté de la nature fait naître en lui des questionnements sur l’existence, qui rejoignent les préoccupations esthétiques et philosophiques des grands maîtres de la peinture de la dynastie des Song du Nord (960-1127). Dès lors, son trait se libère et sa palette chromatique s’enrichit sur des formats plus grands. Ses paysages abstraits mêlent couleurs vives, turbulence des formes, effets de transparence et de matière. De cet improbable chaos surgit une harmonie parfaite, empreinte de joie et de mélancolie.

WUCIUS WONG

Wucius Wong - Seclusion - Image en taille réelle, .JPG 232Ko (fenêtre modale)Seclusion, 1975, encre sur papier, 102 x 184 cm © Luc Pâris

(Né en 1936 à Canton)

Wucius Wong, très actif dans les milieux littéraires dès 1955, commence à peindre à la même période. Entre 1961 et 1965, il étudie dans des écoles d’art de l’Ohio et à Baltimore. Ce séjour suscite en lui un questionnement sur la dualité esthétique et philosophique de l’Orient et de l’Occident. En dépit de sa connaissance approfondie de la peinture occidentale, il puise l’essentiel de son inspiration dans les peintures de la dynastie Song (960-1279). Après avoir été professeur à la Swire School of Design et conservateur adjoint au Musée d’art de Hong Kong entre 1966 et 1974, il retourne aux États-Unis en 1984, avant de revenir définitivement à Hong Kong en 1997.

Son œuvre profonde et méditative puise sa source dans l’histoire, la nature et la philosophie orientales. Il intègre dans ses compositions des formes et lignes géométriques qui perturbent les règles d’échelle et de distance, et son pinceau offre un champ de variations lumineuses et chromatiques infinies.

HSIAO MING-HSIEN

Hiao Ming Hisen - Totem A - Image en taille réelle, .JPG 181Ko (fenêtre modale)Totem A, 1963, encre sur papier, 137 x 35 cm© Luc Pâris

(Né en 1936 à Nantou, Taïwan)

Hsiao Ming-Hsien entre en 1952 au département des Beaux-Arts de l’Université normale provinciale de Taipei et rejoint l’atelier de Lee Chun-Shan où il découvre l’abstraction. En 1956, il fonde avec huit autres condisciples le groupe avant-gardiste Ton Fan. Son oeuvre est récompensée à la biennale de São Paulo en 1957, alors que l’art moderne taïwanais bénéficie d’une aura internationale. À cette époque, il découvre l’oeuvre de Paul Klee dans laquelle il trouve des résonances avec les caractères oraculaires de la Chine antique. Entre 1964 et 1969, il s’installe à Paris et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts. Il participe à plusieurs expositions à New York. En 1973, il est engagé comme peintre dans un célèbre atelier de porcelaine du New Jersey.

Son style libre et spontané est intimement lié à son amour pour la musique classique qui l’accompagne en permanence lorsqu’il travaille, créant en écho un véritable rythme dans sa peinture.

ZHENG CHONGBIN

Zheng Chongbin - Chimeric Landscape - Image en taille réelle, .JPG 1,19Mo (fenêtre modale)Zheng Chongbin, Chimeric Landscape, 2015, installation vidéo environnementale, 17'00" © Ela Bialkowska. Avec l'aimable autorisation de Zheng Chongbin et Ink Studio

(Né en 1961 à Shanghai)

Après avoir étudié puis enseigné la peinture traditionnelle chinoise à l’Académie des Beaux-Arts de Chine à Hangzhou, Zheng Chongbin part étudier l’art conceptuel à San Francisco entre 1989 et 1991. Cette double formation lui permet d’opérer une synthèse très contemporaine des concepts esthétiques chinois et occidentaux.

Il expérimente le pouvoir expressif de l’encre au travers de nombreux médiums, comme des vidéos et des installations, prenant pour sujet le souffle, l’eau, le cosmos, le visible et l’invisible, la place de l’homme dans la nature. Dans ses œuvres sur papier, il ajoute de la peinture acrylique blanche à l’encre noire : utilisée en couches successives, cette matière épaisse permet des nuances de gris et de blanc infinies. La lumière qui perce les formes sombres, les équilibres et déséquilibres entre le noir et le blanc, le mat et le brillant, créent une mise en tension et de multiples jeux d’oppositions.

LI CHEVALIER

Li Chevalier - Autant Emporte le vent - Image en taille réelle, .JPG 1,15Mo (fenêtre modale)Autant Emporte le vent, 2010, encre de chine et techniques mixtes sur toile, 185 x185 cm© Li Chevalier

(Née en 1961 à Pékin)

Li Chevalier s’installe à Paris en 1984 pour suivre des études en philosophie politique. Dans les années 1990, elle fait de nombreux séjours en Italie. À Florence, elle suit des cours de peinture à l’huile, expérimente le clair-obscur et la perspective classique héritée du Quattrocento. Lors d’un séjour de deux ans au Japon, elle se plonge à nouveau dans l’esthétique et la culture extrême-orientales, qui éveillent en elle un sentiment de nostalgie. De retour en France, elle se met au défi d’appliquer l’encre directement sur la toile et recourt à des techniques mixtes : mélange de sable, de pigments et de copeaux minéraux à l’encre, collages.

Ses paysages, où vibrent le silence, l’espace et le souffle, faits d’une matière singulière et énigmatique, pleine de profondeur, invitent le spectateur à un voyage intérieur afin d’entrer en communion avec la nature.

RAO FU

Rao Fu - Follow wind II - Image en taille réelle, .JPG 884Ko (fenêtre modale)Follow wind II, bitume et huile sur papier, 55 x 129 cm, 2015© Rao Fu

(Né en 1978 à Pékin)

Rao Fu quitte la Chine à l’âge de 23 ans pour suivre des études de peinture et de graphisme à Dresde. Dans les musées allemands, il découvre la peinture occidentale classique, à laquelle il emprunte de multiples références, transposant un monde passé dans une autre temporalité. L’apport de la peinture chinoise traditionnelle est sous-jacent dans ses œuvres.

Rao Fu représente le paysage dans toute sa force et son immensité : par l’emploi de la double ou triple perspective, il ouvre plusieurs champs visuels dans un même tableau, créant un effet immersif saisissant. Les figures fantomatiques et presque transparentes qui peuplent ses paysages reflètent son monde intérieur mais doivent, à ses yeux, rester libres d’interprétation. Son univers narratif et mystérieux, où coexistent les époques et les cultures, cherche à rendre l’essence de l’homme, dans l’optique d’un art universel.

YANG YONGLIANG

Yang Yongliang, Endless StreamsEndless Streams, vidéo, 2017© Yang Yongliang, Endless Streamscourtesy Galerie Paris-Beijing

(Né en 1980 à Shanghai)

Yang Yongliang a été formé à la peinture chinoise traditionnelle et à la calligraphie à l’université chinoise de Hong Kong. Entre 1995 et 2003, il étudie la communication visuelle à Shanghai, puis ouvre son propre studio photographique. Depuis 2006, il vit entre Shanghai, où il enseigne les arts visuels, et New York. Ses œuvres, généralement de grandes compositions monochromes ou polychromes, métamorphosent les motifs traditionnels du shanshui et les intègrent dans un contexte résolument urbain.

Il s’agit pour l’artiste d’exprimer la manière contemporaine d’habiter le monde, en soulevant les problèmes économiques, sociaux et environnementaux que posent l’urbanisation et l’industrialisation effrénées. Dans ses réalisations, la référence à des peintures traditionnelles, notamment des dynasties Song (960-1279), Yuan (1271-1368) et Ming (1368-1644), est explicite, jusqu’à en proposer des reproductions fidèles.

Programmation culturelle

ÉVÉNEMENTS

  • Carte blanche au Conservatoire de Nice

Réservez votre concert (gratuit)
Samedi 27 novembre à 15 heures
Dans le cadre de l’exposition, les élèves du Conservatoire de Nice se produisent au musée départemental des arts asiatiques dans une représentation « carte blanche ».

  • Performance de calligraphie

Réservez votre événement (gratuit)
Samedi 4 décembre à 15 heures
Inspiré par la danse et la nature, Satoru Toma, accompagné de la violoncelliste Shiho Nishimura, propose une performance de calligraphie grand format à la façon d’une danse de l’écriture.

VISITES GUIDÉES

  • Visites guidées de l'exposition

Réservez votre visite (5 euros / 2.50 euros)
Samedi 20 novembre à 15 heures 30
Dimanche 21 novembre à 15 heures 30
Samedi 27 novembre à 11 heures
Dimanche 28 novembre à 15 heures 30
Samedi 4 décembre à 11 heures
Samedi 11 décembre à 15 heures 30
Dimanche 12 décembre à 11 heures
Samedi 18 décembre à 15 heures 30
Jeudi 30 décembre à 15 heures 30
Samedi 8 janvier à 11 heures
Samedi 15 janvier à 11 heures
Samedi 22 janvier à 15 heures 30
Samedi 29 janvier à 11 heures
Samedi 5 février à 15 heures 30
Samedi 12 février à 11 heures
Dimanche 13 février à 15 heures 30

  • Visites guidées poétiques

Réservez votre visite (5 euros / 2.50 euros)
Dimanche 5 décembre à 15 heures
Dimanche 19 décembre à 15 heures
Samedi 8 janvier à 15 heures
Dimanche 16 janvier à 15 heures
Samedi 12 février à 15 heures
Cette visite ponctuée d’interventions poétiques par une comédienne vous plonge dans l’âme des peintures de paysage présentées dans l’exposition.

  • Visite créative en famille "Paysage d'encre", à partir de 8 ans

Réservez votre visite (5 euros / 2.50 euros)
Mercredi 8 décembre à 14 heures 30
Mercredi 12 janvier à 14 heures 30
Mercredi 2 février à 14 heures 30
Vous commencerez par découvrir les œuvres de l’exposition puis réaliserez un paysage poétique et abstrait grâce à la technique du lavis.

ATELIERS

  • Atelier de calligraphie chinoise

Réservez votre atelier (10 euros / 5 euros)
Samedi 13 novembre à 14 heures 30
Samedi 8 janvier à 14 heures 30.

  • Initiation à la méditation

Réservez votre atelier (gratuit)
Méditation zen
Dimanche 12 décembre à 15 heures 30, par Roland Yuno Rech, moine et maître zen
Samedi 22 janvier à 15 heures, par Fulvien Mazzola

Méditation pleine conscience
Samedi 15 janvier à 15 heures, par Fulvien Mazzola

  • Découverte de la pratique du Wutao

Réservez votre atelier (gratuit)
Samedi 18 décembre à 14 heures
Dimanche 16 janvier à 11 heures

Le wutao est un art corporel qui mêle danse et arts martiaux chinois. Se concentrant sur le souffle et sur le mouvement ondulatoire, il s’adresse à tous sans condition d’âge et vise à se réapproprier son énergie et à éveiller l’âme du corps. Une tenue souple est recommandée pour la pratique de l’activité.

CONFÉRENCES ET PROJECTION

  • Conférence sur le bouddhisme chan et zen

Réservez votre conférence (gratuit)
Par Roland Yuno Rech, moine et maître zen
Dimanche 12 décembre à 14 heures

  • Conférence " Métamorphoses de l’encre en Asie orientale au XXe siècle "

Réservez votre conférence (gratuit)
Par Mael Bellec, conservateur au Musée Cernuschi
Samedi 15 janvier à 15 heures 30
La recherche d’une voie spécifique permettant à des pays comme la Chine, la Corée et le Japon de se moderniser sans s’occidentaliser a rythmé l’évolution et les révolutions de la peinture à l’encre à l’époque moderne et contemporaine, chacun de ces pays s’interrogeant sur son identité artistique et sur la manière de transformer celle-ci sans perdre ses racines culturelles. C’est à un panorama non exhaustif des solutions trouvées à ce problème que vous invite cette conférence.

  • Projection du documentaire " Chu Teh-Chun" (80 minutes, 2020)

Réservez votre projection (gratuit)
Samedi 22 janvier à 18 heures
Cinéma Belmondo (ex-Mercury)
16 place Garibaldi 06300 Nice
Réalisé à l’occasion du centenaire de la naissance de Chu Teh-Chun (1920-2014), ce film documentaire inédit se consacre à la vie et à l’œuvre de l’artiste franco-chinois, dont une œuvre est présentée dans l’exposition. Grâce à des experts, aux descendants du peintre et aux archives familiales, il fait la lumière sur cette grande figure de l’abstraction lyrique.

  • Conférence sur l'artiste Chu Teh-Chun

Réservez votre conférence (gratuit)
Par la Fondation Chu Teh-Chun
Samedi 22 janvier à 19 heures 30
Cinéma Belmondo (ex-Mercury)
16 place Garibaldi 06300 Nice
Chu Teh-Chun (1920-2014) accomplit la synthèse idéale entre la peinture chinoise classique et l’abstraction occidentale dans un style très personnel. Dès 1955, il se libère de la figuration, enrichit sa palette d’une immense variété de nuances et intègre la lumière dans ses tableaux. Cette conférence est une invitation à découvrir l’œuvre prolifique de l’artiste.

  • Conférence sur la peinture chinoise de paysage

Réservez votre conférence (gratuit)
Par Adrien Bossard, conservateur du patrimoine et directeur du musée départemental des arts asiatiques à Nice
Samedi 5 février à 17 heures
Pratique chinoise fondamentale au même titre que la calligraphie, la peinture de paysage a traversé les siècles et constitue encore aujourd’hui un marqueur culturel important. Ce type de peinture ne cherche pas à reproduire une représentation formelle de la nature mais vise à faire apparaître l’invisible. Cette conférence propose d’expliquer l’histoire et les codes de cette tradition séculaire.

Informations programmation et conditions d’accès :

Horaires :

  • Du premier septembre au 30 juin : du mercredi au lundi, de 10 heures à 17 heures

Conditions d’accès sur présentation d’un pass sanitaire :

Suite aux directives gouvernementales et en application du décret n°2021-955 du 19 juillet 2021, tous les publics à partir de 12 ans devront présenter le pass sanitaire à l’entrée de l’établissement.

Le port du masque reste obligatoire.