Philippe Marinig utilise deux mots pour décrire son travail sur le sumō : « sans relâche ». L’abnégation, le dépassement de soi et la résilience définissent en effet le chemin des rikishi vers les sommets ainsi que son propre parcours dans cet univers très fermé. L’exposition Corps à corps présente la quintessence d’un ensemble de milliers de photographies patiemment constitué depuis 2007, année durant laquelle l’artiste est entré pour la première fois dans la salle d’entraînement d’une écurie – un lieu appelé heya, littéralement « pièce » en japonais, où des corps extraordinaires sont mis à l’épreuve, jour après jour. 

Ce rapport au corps du rikishi est presque une évidence tant le sumō se résume dans l’opinion commune au poids de ses pratiquants. Il est vrai qu’ils sont impressionnants ces lutteurs, mais ils sont bien plus complexes qu’il n’y paraît. On le comprend lorsqu’on s’immerge dans le sujet comme Philippe Marinig l’a fait. Il dit lui-même avoir été adopté par ce milieu et joue de cette proximité pour capturer des images lors des tournois et des entraînements, mais aussi durant les moments du quotidien auxquels il a accès. Il est là, et fait presque partie du décor, du groupe. Il est à l’intérieur tout en gardant suffisamment de distance pour réaliser son travail de photographe. 

Sa démarche s’inscrit dans une volonté de témoigner, mais aussi de transmettre. Ses photographies ne cherchent pas à exotiser une pratique méconnue, ni à l’enfermer dans une vision figée du Japon. Elles invitent au contraire à envisager le sumō comme un langage symbolique, où la puissance des corps en lutte devient le miroir de nos propres quêtes d’équilibre et de sens.

L'exposition en quelques lignes

  • 2 expositions sur le sumō dans un musée des arts asiatiques, une première en France
  • 1 exposition photographique qui vient compléter la grande exposition SUMŌ – L’équilibre absolu
  • 25 photographies mêlant sport et spiritualité dans la rotonde du musée
  • 18 ans d’immersion de Philippe Marinig dans le monde du sumō
  • 50 photographies publiées dans un catalogue inédit