La collection : L'Inde
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La danse cosmique de Ganesh
Différentes traditions font de Ganesh le fils du dieu Shiva et de sa parèdre la déesse Parvati. Le Linga-purana, un texte sacré hindouiste, raconte qu'il fut créé par Shiva afin de favoriser les entreprises divines et contrecarrer les actions néfastes des démons. Sitôt créé, il se mit à danser, à l'instar de son père, devant l'assemblée des dieux.
Ici, ses huit bras tiennent respectivement le tambour qui évoque le son primordial et le rythme de la danse cosmique ; le rosaire, dont les graines correspondent aux lettres de l'alphabet sanskrit et expriment le son et l'ouïe ; la hache, symbole de la force physique ; la queue et la tête de serpent ; le radis noir dont raffolent les éléphants ; un bol de gâteaux ronds, les modakas, qui symbolisent les germes de l'univers, dans lequel puise sa trompe.
Son dernier bras fait le geste de la trompe d’éléphant, geste de la danse classique indienne.
Provenant de la région du Bengale ou du Bihar, et représentative de l'art très particulier de la dynastie Pala-Sena qui règne dans l'Inde du Nord-Est du VIIIe au XIIe siècle, cette stèle exprime l'essence de l'esthétique indienne : sens du mouvement, force statique, puissance et sensualité, sentiment de l'unité à travers le foisonnement du multiple.
Voix off : Adrien Bossard - Directeur- Conservateur du musėe départemental des arts asiatiques
Jali ou écran ajouré
Le roi moghol Jahangir affectionnait les décors géométriques précis, simples et raffinés.
Ce jali, composé de motifs en zigzag, était destiné à filtrer la lumière aussi bien du soleil que des lanternes qui éclairaient le palais la nuit.
Chadar ou élément de cascade
La fonction de ce chadar de marbre était de retenir l'eau avant qu'elle ne remplisse un bassin rectangulaire situé à sa base. Objet-témoin du raffinement de la cour moghole au XVIIe siècle, il surprend par le modernisme de son dessin fondé sur la répétition de formes géométriques.
Pieds de trône royal
Le trône a la fonction universelle de support de la manifestation de la grandeur humaine ou divine. Ces quatre pieds de trône datant du XVIIIe siècle proviennent de Mysore, ancien nom de l'état actuel du Karnataka en Inde du Sud.
Le matériau employé est l'ivoire qui fut dès la haute antiquité une valeur marchande et un produit d'exportation pour l'Inde. Les pieds de trône sont en forme de patte d'oiseau de proie.
La figuration réaliste de la peau craquelée et des serres se mêle au décor exubérant de motifs végétaux et de bijoux qui couvrent la patte de l'animal. Toute la magnificence des cours royales de l'inde du Sud est ainsi évoquée.
Krishna enchantant les bouvières sirhi
Krishna, jeune dieu au teint bleu-noir paré de bijoux, charme au son de sa flûte les Gôpi. Ces bouvières symbolisent les âmes humaines à la recherche de l'union avec le divin.
Huitième avatar (manifestation) de Vishnou, Krishna est un des dieux les plus vénérés en Inde. Les amours de Krishna et des Gôpi furent l'un des thèmes favoris des artistes indiens.
Cette pièce de tissu peinte à la main et avec des pigments naturels était tendue derrière la divinité et appartenait à la secte vishnuite de la Pushtrimaga.