La collection : Le bouddhisme
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Statue de Bouddha
Les conquêtes d’Alexandre le Grand ont durablement marqué l’histoire de l’art jusqu’aux confins orientaux de son empire.
Cinq siècles après son passage, à plus de 3500 km de Babylone, un art gréco-bouddhique se développe dans le Gandhara, au nord-ouest du Pakistan actuel, du Ier au IIIe siècle de notre ère.
Conservée au musée départemental des arts asiatiques à Nice, cette statue en schiste gris de Bouddha, datée du IIe siècle, constitue un témoignage éloquent de la rencontre entre art grec et art indien. On reconnaît l’Éveillé à deux signes distinctifs issus de l’iconographie religieuse indienne : l’usnisa, protubérance crânienne évoquant ici un chignon, et l’urna, petite touffe de poils entre les sourcils.
Ses lobes d’oreilles sont allongés et rappellent que les princes indiens portent de lourdes boucles. Bien qu’épais, son costume monastique, au drapé finement sculpté, laisse entrevoir un corps au modelé soigné. On reconnaît dans ce réalisme une forte influence hellénistique.
Cette synthèse artistique rayonnera par la suite dans tout le continent asiatique et transmettra l’héritage d’Alexandre le Grand jusqu’au Japon.
Voix off : Adrien Bossard - Directeur- Conservateur du musėe départemental des arts asiatiques
Kannon, le bodhisattva de la compassion
Réalisée dans un bois de cyprès durant la seconde moitié du XIIe siècle, cette remarquable statue japonaise représente Juichimen Kannon ou Kannon à onze têtes. Appelée Avalokiteshvara en Inde ou Guanyin en Chine, Kannon est le bodhisattva de la compassion.
Les bodhisattva sont des êtres, humains ou divins, qui ont atteint l'état d'éveil et deviennent des bouddha. Dans le courant du Grand Véhicule, certains d'entre eux suspendent leur entrée dans le nirvana et restent parmi les hommes pour les aider. Il n’est donc pas étonnant qu’ils fassent l’objet d’une fervente vénération.
Ici, onze têtes sont disposées en couronne sur la tête principale, autour d’une représentation d’Amida, le Bouddha de la Terre Pure. Elles symbolisent les vertus du bodhisattva qui lui sont nécessaires pour conquérir les onze désirs permettant d’atteindre l’éveil.
Cette œuvre majeure des collections du musée départemental des arts asiatiques illustre à la fois la pratique du bouddhisme au Japon à la fin de l’époque de Heian (794-1185) mais aussi l’esthétique raffinée caractéristique de cette période considérée comme un âge d’or culturel et artistique du Japon.
Voix off : Adrien Bossard - Directeur- Conservateur du musėe départemental des arts asiatiques
Daim et Daine symbolisant le premier sermon de Bouddha
Ce couple de cervidés flanquait, à l'origine, une Roue de la Loi au dessus du portail d'entrée d'un monastère tibétain.
Rencontrés dès les premiers siècles de notre ère en Inde, puis sans cesse repris, ces grands emblèmes bouddhiques évoquent le premier sermon du Bouddha Sakyamuni après son illumination, dans le Parc aux gazelles à Sarnath, près de Bénarès, en Inde.
Amida Nyoraï méditant
Dans la cosmographie bouddhique, ce bouddha est le gardien de l’ouest. Surnommé « le grand compatissant », il est l’intercesseur privilégié entre les hommes et les dieux. Son culte, importé de Chine depuis l’Inde, s’est imposé au Japon dès le VIIe siècle.
Il est devenu très important au XIIe siècle, avec l’école Jodo Shu, dite de la Terre pure. Amida est, aujourd’hui encore, l’une des divinités les plus vénérées au Japon. Le prier est la garantie de renaître dans son royaume, appelé « Paradis de la Terre pure », à condition de croire en lui et de réciter son nom avant de mourir.