La collection : Le Japon
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L’Armure d’Andô Naoyuki
Au milieu du XIXe siècle, au Japon, Andô Naoyuki va avoir 15 ans. Héritier du fief de Tanabe, il est destiné au titre de baron. Ses ancêtres se sont battus en 1600 aux côtés de Tokugawa Ieyasu à la bataille de Sekigahara et ont été anoblis en 1612 par le Shôgun.
Élevée au rang de daimyô, sa famille s’est vue attribuer un domaine avec château et revenus. Naoyuki est le 17e seigneur féodal de la branche cadette des Andô. Il ne le sait pas encore mais il en sera également le dernier.
Cette armure a été conçue pour lui, plus précisément pour son genpuku, cérémonie de passage à l’âge à adulte durant laquelle un jeune samouraï porte pour la première fois une coiffure d’adulte ainsi que son armure et ses sabres.
À la fois sobrement fonctionnelle et luxueuse, cette armure d’apparat est composée de plus de 3500 écailles d’acier et de cuir, laquées et dorées, assemblées par plus de 200 mètres de tresse de soie. Son casque est garni de cornes de cerf stylisées et d’un shishi : un lion gardien. Son demi-masque terrifiant , en acier laqué, est agrémenté d’une longue moustache blanche.
Partout sur l’armure, on retrouve les armoiries de la branche cadette des Andô, une glycine entourant un idéogramme. Naoyuki meurt en 1908 et les biens de sa famille sont vendus à Tokyo en 1918. 200 ans plus tard, cette pièce exceptionnelle constitue un des chefs-d’œuvre conservés au musée départemental des arts asiatiques à Nice.
Voix off : Adrien Bossard - Directeur- Conservateur du musėe départemental des arts asiatiques
Ulysses Grant au Japon
Datée de 1879 et réalisée par Chikanobu, cette estampe représente la réception au palais impérial du président des États-Unis, Ulysses Grant, et de son épouse, durant leur visite au Japon en 1879. L’archipel est la dernière étape d’un tour du monde entamé deux ans plus tôt, durant lequel le couple américain rencontre les plus grandes figures internationales. Avant de traverser le Pacifique pour rentrer aux États-Unis, Grant est accueilli par l’empereur Meiji.
L’estampe montre à l’arrière-plan les invités d’honneur assis sur une plateforme centrale avec le couple impérial à droite. Derrière eux, les draperies rouges sont décorées de deux aigles américains.
Parmi les personnages féminins réunis au premier plan, deux dames d’honneur portent des paniers contenant des pâtisseries. Derrière elles, une table basse présente un mont Fuji miniature.
Cette œuvre illustre parfaitement l’utilisation au Japon des estampes pour relayer les actualités nationales et internationales avant le développement de la photographie.
Adrien Bossard - Directeur- Conservateur du musėe départemental des arts asiatiques
Paire de paravents à envol de rouleaux et livres illustrés
L'époque Edo (1603-1838) possédait une culture hautement florissante illustrée ici par le décor de cette paire de paravents qui met en scène des livres et des rouleaux richement décorés et éparpillés dans tout l'espace.
Certains sont encore fermés tandis que d'autres sont ouverts et illustrent des textes anciens, notamment, le Dit des Heike, des récits japonais du XVIe siècle, les contes d'Ise ou encore le Dit du Genji écrit par Murasaki Shikibu, dame de la cour au Xe siècle.
Cheval Haniwa
Les "Haniwa", littéralement "cylindres de terre cuite" étaient des objets placés autour des tertres des tombes protohistoriques.
La taille et la splendeur de ces sculptures sont caractéristiques de la "période Kofun".
Les fabricants de Haniwa étaient des potiers plutôt que des sculpteurs. Le cheval, monture précieuse des sociétés guerrières de cette période, rappelle le rang élevé du défunt.
Verseuse à eau (Yutô)
Ce chef d'œuvre de l'art du laque, servait à contenir l'eau chaude du thé dans les temples bouddhiques tels le Negoro-ji, province du Kil (actuelle préfecture de Wakayama).
C'est très certainement dans les ateliers de ce célèbre temple que fut exécutée cette verseuse aux formes chantournées héritées de la Chine. Dans ce temple détruit en 1585, les moines avaient porté à sa perfection la fabrication de tels objets en bois tourné puis patiemment recouvert de couches de laque couleur de cinabre sur fond de laque noire.