Exposition itinérante

Une exposition au plus près du territoire
Le musée départemental des arts asiatiques et la médiathèque départementale s’associent pour présenter l’exposition Impressions féminines dans plusieurs bibliothèques du territoire de janvier à août 2023.
Cette proposition s’inscrit dans une volonté du Département des Alpes-Maritimes de rendre les arts et la culture accessibles au plus grand nombre.
Constituée d’une sélection de 15 œuvres issues de la collection du musée des arts asiatiques, l’exposition donne à voir la diversité de la représentation féminine dans l’estampe japonaise durant l’époque d’Edo (1603-1868) et sous l’ère Meiji (1868-1912).
Agenda des expositions :
- Du 5 au 30 janvier 2023 : Médiathèque de Châteauneuf-Grasse
- Du 2 au 23 février 2023 : Médiathèque de Saint-Jeannet
- Du 28 février au 25 mars 2023 : Espace du Thiey à Saint-Vallier-de-Thiey
- Du 1er au 27 avril 2023 : Médiathèque des 4 chemins à La Trinité
- Du 29 avril au 30 mai 2023 : Médiathèque de Saint-André de la Roche
- Du 1er au 29 juin 2023 : Médiathèque de Breil-sur-Roya
- Du 4 juillet au 31 août 2023 : Annexe de la médiathèque départementale à Saint-Martin-Vésubie
Images de la femme dans l’estampe
D’après IPPITSUPAI Bunchô (1725-1794)
Pluie nocturne à Hashiba,
de la série Les Huit vues de la rivière Sumida
Réimpression XXe siècle d’après un original de 1768-1775,
époque d’Edo (1603-1868)
La représentation de la femme apparait comme un des traits marquants de la production artistique japonaise de l’époque d’Edo (1603-1868). Sa place est particulièrement importante dans le style de l’ukiyo-e, images du « monde flottant ».
L’art de s’apprêter ne sert alors pas seulement à se divertir ou à rivaliser de beauté ; il a une fonction de marqueur social. L’esprit et l’inventivité dont les femmes font preuve dans le but de concilier règles sociales et élégance seront à l’origine d’un art diversifié de la toilette.
Dames de cour, courtisanes, femmes du peuple : toutes les catégories sociales sont représentées dans les estampes. Les portraits d’onnagata, acteurs spécialisés dans les rôles de femmes (qui ne peuvent se produire sur scène) offrent un autre aspect de la féminité et de ses attributs, à travers le prisme masculin.
La représentation de la femme offre l’occasion de montrer le degré de raffinement de l’artisanat auquel a désormais accès la bourgeoisie urbaine (kimono, parures et accessoires) et des soins apportés en vue de s’embellir (coiffures sophistiquées, maquillage). Certaines scènes évoquent la vie quotidienne des femmes : rituels et gestes des courtisanes, moments d’intimité, tendresse de la mère pour son enfant, travaux ménagers, agricoles ou industriels. De manière générale, la représentation est idéalisée, les corps stylisés, tandis que les parures reflètent les modes successives.
La femme, telle qu’elle apparaît sur les estampes, reste ainsi un objet de fantasme, qu’elle figure dans les portraits de « beautés » idéalisées ou d’acteurs aux allures androgynes, dans des images suggestives où la nudité des corps se dévoile, ou encore dans l’évocation de légendes et du répertoire théâtral, où elle peut prendre la forme de créatures puissantes.
L’art de l’estampe japonaise
TOYOHARA Chikanobu (1838-1912)
Représentation des dignitaires impériaux
1882, ère Meiji (1868-1912)
L’art de l’estampe connait son apogée au cours de l’époque d’Edo (1603-1868), période dominée par le shogunat Tokugawa dont Edo (ancien nom de Tokyo) est la capitale. Le pays ferme alors ses frontières aux influences étrangères. La société est divisée en quatre classes hiérarchisées : guerriers nobles, fermiers, artisans et marchands. Les deux classes inférieures constituent les chônin, « citadins », qui s’enrichissent et prennent rapidement une influence inédite du point de vue culturel, à défaut de pouvoir prétendre à des postes officiels.
Parallèlement à la tradition aristocratique des arts et des lettres, une culture de masse se développe et trouve son expression dans un artisanat raffiné désormais accessible au plus grand nombre. Les estampes, généralement produites en grande quantité et vendues à bas prix, en sont un support privilégié. Ces « images du monde flottant » (ukiyo-e) traduisent dès la seconde moitié du XVIIe siècle un mode vie tourné vers les plaisirs et les divertissements (théâtre kabuki, établissements de bains, magasins de luxe, maisons de thé et restaurants). Le quartier du Yoshiwara, créé en 1617, voit s’aligner les « maisons vertes » où les courtisanes accueillent leurs riches clients ; après l’incendie de la capitale en 1657, un nouveau quartier (Shin Yoshiwara) est reconstruit à la périphérie de la ville.
Une estampe est une impression à l'encre sur un support souple à partir d'une matrice que l'on grave. Réalisées à partir de blocs de bois gravés, les premières estampes japonaises sont à l'encre noire au VIIIe siècle, lorsque la technique est importée de Chine. Au début du XVIIIe siècle, les impressions monochromes sont rehaussées de couleurs à la main. Les pigments finissent par intégrer le processus d'impression : à partir de 1764, les « estampes de brocart » (nishiki-e) à la polychromie complexe sont réalisées à l'aide de plusieurs blocs gravés en fonction de l'emplacement des couleurs.
Ces images montrent le Japon de l'époque d'Edo et nous livrent dans un premier temps des portraits de beautés et d'acteurs de théâtre avant de se diversifier largement.
La médiathèque départementale
La médiathèque départementale a pour mission le développement et la structuration de la lecture publique sur l’ensemble du département des Alpes-Maritimes ainsi que l’animation d’un réseau composé de médiathèques municipales et intercommunales dans les communes de moins de 10 000 habitants. L’animation de ce réseau s’effectue via le conseil et l’accompagnement à la gestion courante, l’appui en ingénierie de projets (rénovation des locaux, services numériques, montage de partenariats), la mise à disposition de collections de livres imprimés, CD, DVD, jeux, et de ressources numériques, la formation et la sensibilisation de l’ensemble des équipes bénévoles et salariées ainsi que la proposition d’outils d’animation et d’actions culturelles. De plus, la médiathèque départementale gère 4 sites de bibliothèques directement ouvertes au public à Saint-Martin-Vésubie, Valberg, Tende et Roquebillière. Enfin, la médiathèque départementale se positionne en service support dans le déploiement des différentes politiques publiques départementales : services de la Petite Enfance, aide aux seniors, politique éducative dans les collèges, inclusion numérique.
Le musée départemental des arts asiatiques
En 1987, le Département a commandé au célèbre architecte japonais Kenzô Tange la conception architecturale d’un musée dévolu à la connaissance de l’art et de la culture du monde, inauguré en octobre 1998. Implanté sur un site d’exception, érigé sur un lac artificiel à l’intérieur d’un parc floral de sept hectares, le long de la célèbre Promenade des Anglais, face à l’aéroport de Nice Côte d’Azur et en plein coeur du centre d’affaires l’Arénas, ce chef-d’oeuvre de marbre blanc crée un véritable pont entre les cultures et les sensibilités des continents européen et asiatique.
Il s’adresse à un large public et le confronte à des pièces de haute qualité, caractéristiques de l’esthétique des cultures évoquées. La grande originalité du pari retenu, plus proche d’un concept extrêmeoriental qu’occidental, réside dans une volonté de s’appuyer sur des collections anciennes, servant de références historiques et esthétiques, pour exprimer la pérennité des traditions jusque dans les créations les plus modernes. Stylisme et design, meubles et objets usuels appartenant, sans critères de dates, aux arts du quotidien, ainsi que pièces ethniques remarquables, témoignent de la diversité des cultures asiatiques et de la qualité d’un savoir-faire sauvegardé, le plus souvent, par une pratique ininterrompue.