Le Bouddhisme

Le Bouddha historique était un jeune prince indien, Siddhârta Gautama Shâkyamuni, né vers 560 av. J.-C. Héritier d’une éducation sportive, guerrière et religieuse, il quitte le palais royal à 29 ans pour vivre comme un ascète. Quelques années plus tard, il connait l’Éveil. C’est de là que vient son nom de bouddha, qui signifie l’Éveillé en sanskrit.
La forme religieuse du bouddhisme se diffuse rapidement en Inde du Nord puis dans tout le sous-continent. Elle arrive en Chine de façon attestée au IIe siècle de notre ère pour gagner ensuite la Corée et le Japon au VIe siècle. Cette pénétration qui s’étale sur onze siècles a été un facteur important d’unification entre différentes civilisations.

Statue de Bouddha

- Image en taille réelle, .JPG 128Ko (fenêtre modale)IIe siècle de notre ère, Gandhara

Les conquêtes d’Alexandre le Grand ont durablement marqué l’histoire de l’art jusqu’aux confins orientaux de son empire.

Cinq siècles après son passage, à plus de 3500 km de Babylone, un art gréco-bouddhique se développe dans le Gandhara, au nord-ouest du Pakistan actuel, du Ier au IIIe siècle de notre ère.

Conservée au musée départemental des arts asiatiques de Nice, cette statue en schiste gris de Bouddha, datée du IIe siècle, constitue un témoignage éloquent de la rencontre entre art grec et art indien. On reconnaît l’éveillé à deux signes distinctifs issus de l’iconographie religieuse indienne : l’usnisa, protubérance crânienne évoquant ici un chignon, et l’urna, petite touffe de poils entre les sourcils.

Ses lobes d’oreilles sont allongés et rappellent que les princes indiens portent de lourdes boucles. Bien qu’épais, son costume monastique, au drapé finement sculpté, laisse entrevoir un corps au modelé soigné. On reconnaît dans ce réalisme une forte influence hellénistique.

Cette synthèse artistique rayonnera par la suite dans tout le continent asiatique et transmettra l’héritage d’Alexandre jusqu’au Japon.

 

Voix off : Adrien Bossard - Directeur- Conservateur du Musėe départemental des Arts Asiatiques.

Kannon, le bodhisattva de la compassion

- Image en taille réelle, .JPG 42Ko (fenêtre modale)2nde moitié du XIIe siècle, Japon

Réalisée dans un bois de cyprès durant la seconde moitié du XIIe siècle, cette remarquable statue japonaise représente Juichimen Kannon ou Kannon à onze têtes. Appelée Avalokitésvara en Inde ou Guanyin en Chine, Kannon est le bodhisattva de la compassion.

Les bodhisattva sont des êtres, humains ou divins, qui ont atteint l'état d'éveil et deviennent des bouddha. Dans le courant du Grand Véhicule, certains d'entre eux suspendent leur entrée dans le nirvana et restent parmi les hommes pour les aider. Il n’est donc pas étonnant qu’ils fassent l’objet d’une fervente vénération.

Ici, onze têtes sont disposées en couronne sur la tête principale, autour d’une représentation d’Amida, le Bouddha de la Terre Pure. Elles symbolisent les vertus du bodhisattva qui lui sont nécessaires pour conquérir les onze désirs permettant d’atteindre l’éveil.

Cette œuvre majeure des collections du musée départemental des arts asiatiques de Nice illustre à la fois la pratique du bouddhisme au Japon à la fin de l’époque de Heian (794-1185) mais aussi l’esthétique raffinée caractéristique de cette période considérée comme un âge d’or culturel et artistique du Japon.

 

Voix off : Adrien Bossard - Directeur- Conservateur du Musėe départemental des Arts Asiatiques.

Daim et Daine symbolisant le premier sermon de Bouddha,

Ce couple de cervidés flanquait,  à l'origine, une roue de la Loi au dessus du portail d'entrée d'un monastère tibétain.

Rencontrés dès les premiers siècles de notre ère en Inde, puis sans cesse repris, ces grands emblèmes bouddhiques évoquent le premier sermon du Bouddha Sakyamuni après son illumination, dans le Parc aux gazelles à Sarnath, près de Bénarès, en Inde.

- Image en taille réelle, .JPG 55Ko (fenêtre modale)Tibet Central, XVIIe ou XVIIIe siècle,
cuivre pur martelé et doré à l'amalgame de mercure.
Achat, 1999.
Inv : 99.3.1 et 2 3039292
© Droits réservés

Amida Nyoraï méditant

Dans la cosmographie bouddhique, ce buddha est le gardien de l’ouest. Surnommé « le grand compatissant », il est l’intercesseur privilégié entre les hommes et les dieux. Son culte, importé de Chine depuis l’Inde, s’est imposé au Japon dès le VIIe siècle.

Il est devenu très important au XIIe siècle, avec l’école Jodo Shu, dite « de la Terre pure ». Amida est, aujourd’hui encore, l’une des divinités les plus vénérées au Japon. Le prier est la garantie de renaître dans son royaume, appelé « Paradis de la Terre pure », à condition de croire en lui et de réciter son nom avant de mourir.

 

 

- Image en taille réelle, .JPG 319Ko (fenêtre modale)Japon
Epoque Edo, XVIIIe siècle
Bois laqué et doré, yeux incrustés
Dépôt Musée national des arts asiatiques Guimet
inv IJT 358